Du fantôme familial à la créativité dans la vie de C.G.Jung


Tandis que je travaillais à mon arbre généalogique, j’ai compris l’étrange communauté de destin qui me rattache à mes ancêtres. J’ai fortement le sentiment d’être sous influence de choses et de problèmes qui furent laissés incomplets et sans réponses par mes parents, mes grands-parents et mes autres ancêtres. Il semble bien souvent qu’il y a dans une famille un karma impersonnel qui se transmet des parents aux enfants. J’ai toujours pensé que, moi aussi, j’avais à répondre à des questions que le destin avait déjà posées à mes ancêtres mais auxquelles on n’avait encore trouvé aucune réponse, ou bien que je devais terminer ou simplement poursuivre des problèmes que les époques antérieures laissèrent en suspens.

C.G. Jung "Ma Vie" p 271

Si j’ai placé cette phrase de Jung en introduction de mon intervention, c’est pour préciser que je n'axerai pas mon exposé en reprenant sous l'angle astrologique les notions de fantômes et d’anges de Nicolas Abraham, Maria Torok et reprises par Didier Dumas mais je m’arrêterai sur la dernière phrase de Jung « poursuivre des problèmes que les époques antérieures laissèrent en suspens ». Ces problèmes sont de toutes natures et lorsque Jung parle de problèmes, ce peut être des problèmes strictement familiaux que les générations précédentes n’ont pas su ou pu régler et non seulement des non-dits ou des secrets de famille. Pour le psychanalyste jungien britannique Antony Stevens, la plus importante des attentes archétypales concerne la famille. Il s'agit là d'un archétype propre à l'espèce humaine car toutes les sociétés sont organisées en famille. À partir du moment où un homme et une femme acceptent l'engagement réciproque d'élever des enfants, ils forment une famille. La famille a toujours escorté le développement de l'humanité et constitue selon Stevens, le fondement de ce qu'on pourrait appeler la société archétypique. Les attentes que les enfants ont des parents sont ancrées dans des demandes archétypiques. Même si les vertus et le comportement des parents jouent un rôle capital dans notre évolution, n'oublions pas que dans une perspective jungienne l'essentiel résidera dans la succession d'expériences archétypiques que les parents suscitent dans la psyché de l'enfant. Ce n'est pas tant ce que le père et la mère disent qui est le plus important mais la nature des complexes mère et père, normaux ou pathologiques, qu'ils contribuent à constituer. C'est sur la base de ses complexes que se fonderont les développements ultérieurs de la personnalité. "Ces complexes ne se bornent jamais à reproduire par introjection les parents réels comme le ferait un enregistrement vidéo, ils résultent de l'interaction intéressante entre les parents réels tels qu'ils sont et les parents primordiaux qu'abrite l'inconscient collectif." En ce sens, le thème astrologique est un outil très efficace pour nous aider à faire la différence entre les parents réels et les parents archétypiques. Faisons attention, et je parle ici également pour moi à bien faire la différence entre ces notions lorsque nous nous intéressons à l'astro-psycho-généalogie. Nous sommes tous porteurs dans nos familles d'un mythe familial que les différents membres vont essayer d'actualiser de façon personnalisée.

Pour Liz Greene, c'est le mépris d'un principe archétypique, d'un besoin fondamental de la vie, ce que l'on se refuse à honorer et à apprécier à sa juste valeur qui se transmet par l'intermédiaire de la psyché familiale et tant que le problème n'est pas réglé, les conflits et la souffrance que cela entraîne se transmettent à la génération suivante quelque soit l'ambiance familiale. Ces conflits et cette souffrance ne sont pas liés spécifiquement à l’inconscient collectif, ni à l’inconscient personnel, mais à l’inconscient familial, c’est-à-dire l’inconscient de la lignée de nos ancêtres qui se véhicule à travers nous et dont certains aspects ont besoin d’être réalisés par un membre de la famille. Cette dimension de l’inconscient n’est pas à relier à un membre spécifique de la famille mais au clan familial dans son ensemble. Pourrait-on peut-être parler d'un inconscient clanique ? Au même titre que l’inconscient collectif n’est pas seulement le résidu du passé mais également porteur d’un futur, l'inconscient clanique n'est pas seulement l’expression d’un conditionnement; il se transmet par les générations et un membre réalisera à un moment donné ce qui était source de créativité en gestation dans la famille ancestrale. C'est une créativité beaucoup plus familiale que particulière et elle n'est pas spécifiquement liée à un ancêtre en particulier responsable de tous les maux de la famille, car nous risquons là de retomber dans une attitude collective malheureusement trop souvent répandue, celle du bouc émissaire d'autant plus facile si c'est un ancêtre, car il ne pourra pas venir s'en expliquer. Les problèmes sont généralement multifactoriels.

La famille Jung ou la quête d'individuation :

Lorsqu'on regarde de près les thèmes de la famille Jung ou moins ceux qui sont à disposition, une chose remarquable est à noter : les aspects du Soleil à Neptune et Uranus. Le père Paul Achilles : le Soleil fin Sagittaire est demi-carré à Neptune en Verseau 48° mais appliquant, il est également carré à Uranus en Poissons. Avant la naissance de Carl Gustav Jung, il y a déjà trois frères et sœurs décédés La 1° fille morte née le 19 07 1870 Le Soleil en Cancer est carré croissant et séparant à Neptune en Bélier et conjoint à Uranus. La 2° fille morte née le 03 04 1872 Le Soleil est conjonction large à Neptune en Bélier, Uranus est opposé à Saturne et conjoint à la Lune Noire. Le frère aîné Paul né le 18 08 1873 le Soleil et Uranus en Lion, trigone à Neptune fin Bélier conjoint à la Lune Noire. Ce frère ne vécut que cinq jours. Carl Gustav lui-même a un carré partile entre le Soleil en Lion et Neptune en Taureau, Uranus en Lion comme le frère mort et Vénus en Cancer comme son frère également. Sa sœur Johanna Gertrud née le 17 07 1884 a un soleil en Cancer sextile à Neptune en Taureau et Sextile à Uranus en Vierge. En reprenant une phrase de la citation de départ :

"J’ai fortement le sentiment d’être sous influence de choses et de problèmes qui furent laissés incomplets et sans réponses par mes parents, mes grands-parents et mes autres ancêtres."

Je me suis interrogé sur l'incomplétude de la famille Jung et ce que Carl Gustav pour des raisons familiales et personnelles a repris à son compte.

Sa mère et sa fratrie
ou le thème de la dualité sœurs et mère

Avant la naissance de Jung, nous avons donc trois enfants morts, deux filles mortes nées et un frère Paul qui n'a vécu que 5 jours. La fratrie du petit Carl Gustav est mortifère et ceci se retrouve dans son thème par la présence d'une conjonction Lune-Pluton en maison III, selon sa fille astrologue Gret Baumann- Jung.

Une biographie de Bennett indique que deux garçons étaient morts jeunes. Mais dans son livre "Frères et Sœurs" Brian Clark relève qu'aucune biographie n'indique deux filles mortes nées avant lui.

Sa mère fut hospitalisée en 1878, il avait 3 ans à l'époque et dans son autobiographie, il indique une hospitalisation qui dura plusieurs mois et fut la conséquence de sa déception matrimoniale. Elle fut hospitalisée pour dépression nerveuse et ceci pourrait en fait correspondre à une immense tristesse et mélancolie, par suite des décès de ses premiers enfants et, à la trop grande tension nerveuse que lui avaient demandé les premières années d'éducation de son fils.

Il est intéressant de remarquer qu'en 1878, Pluton sera carré au Saturne de Jung toute l'année et Jupiter transitera son ascendant et opposé au Soleil. Cette absence de sa mère activera dans son psychisme, cette image archétypale de la mère Lune-Pluton. Le lien complexe avec sa mère et les femmes en général s'établira dès ce moment-là. Une tante va s'occuper de lui. Cette longue absence maternelle le préoccupa beaucoup. Il écrit dans "Ma Vie" :

"Je fus toujours méfiant dès qu'on prononçait le mot amour. Le sentiment qu'évoquait pour moi le féminin fut longtemps et spontanément qu'on ne pouvait par nature lui faire confiance.... j'ai été méfiant à l'endroit des femmes et je n'ai jamais été déçu par elles...."

L'image archétypale Lune-Pluton s'active également par la rencontre et le lien d'intimité qui se tisse avec la domestique :

"...Pendant l'absence de ma mère, notre servante s'occupait aussi de moi (en plus de la tante). Je sais (avec Lune Pluton en Taureau je sens est plus juste, d'ailleurs sa description est de l'ordre du senti, encore présente dans sa mémoire) encore comme elle me prenait sur son bras et comme je posais ma tête sur son épaule. Elle avait les cheveux noirs et un teint olivâtre, elle était très différente de ma mère ? Je me rappelle la racine de ses cheveux, son cou avec sa peau fortement pigmentée et son oreille. Cela me paraissait étrange et si singulièrement familier. J'avais l'impression qu'elle n'appartenait pas à ma famille mais uniquement à moi et que d'une manière qui m'était incompréhensible, elle se rattachait à des choses mystérieuses que je ne pouvais pas saisir. Le type de cette jeune fille devint plus tard un des aspects de mon anima. À son contact, j'éprouvai le sentiment de quelque chose qui m'était insolite quoique connu depuis toujours..."

Sa mère est évoquée à de nombreux passages ainsi les échanges qu'il put avoir avec elle :

"...Je ne connaissais personne à qui j'eusse pu faire des confidences, sauf éventuellement à ma mère (Lune en III). Sa façon de penser me paraissait semblable à la mienne. Mais bientôt, je m'aperçus que sa conversation ne me suffisait pas. Elle m'admirait et cela n'était pas bon pour moi. Ma mère fut pour moi une très bonne mère, il émanait d'elle une très grande chaleur animale, une ambiance délicieusement confortable, elle était très corpulente. Elle savait écouter tout le monde, elle aimait bavarder... Mais en un tournemain, apparaissait chez elle une personnalité inconsciente d'une puissance insoupçonnée, une grande figure sombre dotée d'une autorité intangible...Elle aussi se composait de deux personnes, l'une était inoffensive et humaine, l'autre au contraire me paraissait redoutable. Celle-ci ne se manifestait que par moments mais toujours à l'improviste et faisait peur.... Le jour, elle était une mère aimante mais la nuit, elle paraissait redoutable... Ma mère me disait, je crois tout ce qu'elle n'avait pas pu confier à mon père et fit de moi, trop tôt le confident de ses multiples soucis..."

La dualité de la relation à la mère est liée certainement à ces 2 sœurs mortes nées avant lui.
Cette position de la Lune et de Pluton est très particulière, car elle est reliée par des carrés à Saturne d'une part et Uranus d'autre part, certes les carrés sont larges et l'opposition Saturne Uranus également mais en calculant le mi-point Saturne Uranus et le mi-point Lune Pluton nous trouvons exactement le même degré à deux minutes près :19°30 et 19°32. Ce qui m'a incité à prendre cette configuration croix en T comme extrêmement importante dans la construction de la personnalité de Jung.

L'angoisse de la mère de perdre encore un autre enfant se transmet dès sa naissance au petit Carl Gustav, mais également le protège. Car sa mère lui avait appris une prière qu'il devait dire chaque soir et il confie qu'il le faisait bien volontiers, car cela lui donnait un certain sentiment de confort en face des insécurités diffuses de la nuit.

Étends tes deux ailes O Jésus ma joie,

Et prends ton poussin en toi.

Si Satan veut l'engloutir Fais chanter les angelots

Cet enfant doit rester indemne.

Cet enfant doit rester indemne est bien l'expression de l'angoisse de la mère de perdre un quatrième enfant après le décès des trois premiers.

Les deux sœurs aînées sont invisibles, elles ne sont pas mentionnées dans les textes importants et elles peuvent être associées à ce féminin mystérieux que l'on retrouva toute sa vie. Elles sont des fantômes structurels sur lesquels il s'est psychologiquement appuyé et que l'on retrouve dans la dualité de son anima comme il l'évoque lui-même. Sa mère et la servante d'abord, les femmes de sa vie ensuite toujours en duo : Emma sa femme et Sabina Spielrein, sa première maîtresse, ensuite Emma et Toni Wolff totalement absente de sa biographie alors qu'ils sont restés ensemble pendant près de quarante ans. Il n'ira pas à son enterrement, brûlera toute leur correspondance, mais fit graver plus tard sur sa tombe : "elle était le parfum de la maison".

Lorsque sa femme mourut deux ans plus tard, il fit écrire sur sa tombe l'épitaphe suivante : "elle fut les fondations de ma maison". Ainsi les deux femmes de sa vie furent les fondations et le parfum de sa maison (Mercure maître de IV conjoint Vénus en VI maître de III les femmes vont par deux comme les deux sœurs disparues). Cette conjonction Mercure et Vénus maître de III peut être une manière de comprendre le thème de la soror mystica qu'il a largement commenté. Dans l'Alchimie, la Soror mystica était la compagne de l'alchimiste qui l'accompagne dans la préparation du Grand Œuvre.

« On pourrait être enclin à penser que le roi et la reine représentent une relation de transfert dans laquelle le roi correspondrait au partenaire masculin et la reine au partenaire féminin. Mais il n’en est rien ; il s’agit au contraire, dans ces figures, de contenus psychiques qui se sont projetés hors de l’inconscient de l’adepte (et de sa soror mystica). En effet, l’adepte étant conscient de lui-même en tant qu’homme, sa masculinité ne peut pas se projeter, car seuls peuvent le faire des contenus inconscients. Comme il s’agit avant tout de l’homme et de la femme, la partie projetée de la personnalité ne peut être que le féminin de l’homme, c’est-à-dire son anima. »

Psychologie du transfert p 79

La relation qu'il eut avec sa sœur Johanna Gertrud est également une résurgence de cette fratrie douloureuse, car la façon dont il en parle et ce qu'elle a représenté dans sa vie laissent un sentiment d'inabouti, d'inachevé ou de quelque histoire encore prise par un fantôme. Arrêtons nous un instant sur la description qu'il fit de cette sœur davantage envisagée à mon sens dans sa problématique archétypale que dans sa réalité propre. La fratrie fut pour lui quelque chose de douloureux qu'il n'a pas cherché à approfondir, portant en ce sens la douleur de sa mère et qu'il a sublimé par le thème de la sœur mystique.

"....Mon père m'amena au chevet de ma mère, elle tenait dans ses bras un petit être extrêmement décevant : un visage rouge ridé comme celui d'un vieil homme, les yeux fermés, vraisemblablement aveugle comme les jeunes chiens. Cette chose avait derrière la tête quelques cheveux d'un blond roux que l'on me fit remarquer est ce que cela allait devenir un singe ?....."

"....Cette soudaine apparition de ma sœur me laissa un vague sentiment de méfiance qui aiguisa ma curiosité et mon observation. Des réactions ultérieures et suspectes de ma mère me confirmèrent dans mes soupçons; quelque chose de regrettable était lié à cette naissance. Par ailleurs, cet évènement ne me préoccupa pas davantage..."

Il ne l'évoque que très rarement dans sa biographie, elle est venue déranger sa position de fils unique (il avait neuf ans à sa naissance) et sa sécurité émotionnelle, il le sous-entend lui-même et le dénie à la phrase suivante. Il la décrit plus loin comme ayant une nature tendre et maladive et très différente de lui, née pour vivre en vieille fille. Elle ne s'est jamais mariée, vécut une partie de sa vie avec sa mère et mourra à 50 ans. Il la décrit comme une "lady" qui développa une remarquable personnalité et admira son comportement, mais elle resta pour lui une étrangère dont il respectait la dignité et, à mon sens, craignait :

"J'étais beaucoup plus émotif qu'elle qui, au contraire, était toujours calme, bien qu'extrêmement sensible dans son être profond..."

Lorsqu'on compare les thèmes du frère et de la sœur, il est à remarquer que les Lunes sont au plus à 6° d'écart en Taureau et que les Vénus sont conjointes. Les deux symboles astrologiques de la féminité sont semblables et reliés par sextile. Ces deux planètes sont associées à la fratrie dans le thème de Jung puisque la Lune est en III et Vénus maître de la III.

Alors pourquoi cette sœur est si étrangère et si peu évoquée ? La naissance de cette sœur a pu activer également un sentiment de rivalité, de limitation et l'obliger à développer un certain sens des responsabilités, il devenait le fils aîné, elle déstabilisa la place unique et particulière qu'il occupait dans la famille. Saturne dans le thème de sa sœur est opposé à Mars dans le thème de Jung. Mars dans le thème de la sœur est carré à Mars dans le thème de Jung. Pluton transit (ou de la sœur) est sur le F.C du thème de Jung. Cet archétype d'un féminin sororal et maternel obscur et dangereux s'est déplacé de la mère vers la sœur. Il a recherché dans les rencontres avec les femmes de sa vie à réparer ce lien douloureux aux sœurs et à la mère. La notion de sœur et même de sœur aînée est abordée par ailleurs lors d'un voyage qu'il fit en Afrique, à propos d'un homme fils d'un chef de tribu qui souhaitait lui faire rencontrer sa sœur:

...." Madame était chez elle (en français dans le texte - sa sœur est la Lady en anglais dans le texte), à notre arrivée, elle sortit de sa hutte et me salua de la manière la plus naturelle du monde... j'avais l'impression que l'assurance et le sentiment de valeur personnelle qu'on lisait dans son comportement reposaient dans une très large mesure, sur une identité avec sa totalité qui était manifeste composée de son monde à elle fait d'enfants, de sa maison, de son petit bétail et de son physique qui ne manquait pas d'attrait..."

Je ne peux m'empêcher par cette description, de faire un parallèle avec ce qu'il dit de sa propre sœur. Jung utilise d'autres formules, mais ce qui domine c'est le respect, la valorisation de la dignité et la crainte. Mais dans cette description, il évoque l'attrait physique que cette femme pouvait exercer sur lui. En ce qui concerne sa sœur, c'est seulement à la naissance qu'il donne des détails physiques qui ne sont pas flatteurs.
Nous retrouvons bien l'image archétypale de cette conjonction Lune Pluton en III. Cette image archétypale Lune Pluton reliée à l'opposition Saturne Uranus est également une configuration qui, dans la vie de Jung, a permis de développer à partir de son histoire familiale le thème de l'individuation, en se basant sur la notion d'anima qu'il découvrit par la confrontation avec son inconscient et qui se manifesta d'abord par la voix d'une de ses patientes psychopathes :

"...Je fus d'abord extraordinairement intéressé par le fait qu'une femme qui provenait de mon intérieur se mêlât à mes pensées. Réfléchissant à cela, je me dis qu'il s'agissait probablement de l'âme dans le sens primitif du terme, et je me demandai pourquoi l'âme avait été désignée du nom d'anima. Pourquoi se la représente-t-on comme étant féminine ?
Plus tard je compris qu'il s'agissait... d'une personnification typique ou archétypique dans l'inconscient de l'homme, et je la désignai du terme d'anima...Ce fut tout d'abord l'aspect négatif de l'anima qui m'impressionnait. J'éprouvai à son égard appréhension, timidité déférente comme à l'adresse d'une présence invisible...."

Cela renvoie à la description qu'il fait de la relation à sa mère et à sa sœur.
Cette croix en T se libère en IX en Scorpion par cette créativité psychologique qui fut la sienne, à partir d'une fratrie douloureuse. La conceptualisation psychologique de ce complexe de base lui a permis d'apporter une vision particulière dans la psychologie des profondeurs élaborée au départ par Sigmund Freud. Il est à ce propos intéressant de remarquer que le Soleil dans le thème de Freud se trouvait être sur la Lune dans le thème de Jung.
L'approche psychologique de Jung a surtout du moins au départ attiré des femmes qui furent ses premières disciples telles Aniéla Jaffé, Marie Louise Von Franz, Yolande Jacobi, Barbarah Hannah, sa propre femme, Toni Wolff et d'autres.

Bibliographie

Frères et sœurs, un lien fondamental Brian Clark ed Sand Ma Vie, C.G Jung collection Témoins ed Gallimard Jung l'œuvre vie, Anthony Stevens ed du Félin